Janvier.

 

A quoi riment ces voeux de bonheur par dizaines? Pourquoi devrait-on attendre un jour pour dire aux gens qu'on aime qu'on les aime? Qu'ils doivent prendre soin d'eux, qu'on espère d'eux qu'ils seront heureux et compagnie...? Faudrait qu'on m'explique! Ainsi, pour cette nouvelle année, je me contenterai de partager ce post publié par mon Amoureux sur son compte Facebook, je n'aurais su mieux trouver les mots, et ces quelques lignes expriment à la perfection ce que je peux penser moi-même: "Je vous souhaite de l'altruisme, de la franchise, du respect, du partage, de la tolérance, de la compréhension, du Bescherelle, de l'originalité, de l'empathie, de la sympathie et tout ce dont vous avez été incapables en 2011. Et bon appétit, bien sûr." Et joyeuses Pâques.

Et j'ai hâte que Sarah vienne. Encore rien de sûr à 100% mais... Je m'y vois déjà. Avec elle. A faire le tour de la ville, à lui montrer ce qu'elle a déjà vu une fois, il y a quasi trois ans. A faire un peu de shopping. A parler de tout et de rien. De ce qui ne se dit pas par texto ou via Facebook. Je veux qu'elle soit là. 

On a passé la soirée et la nuit chez ma mère. Je m'attendais à passer un bon moment, même si au fond, il y a toujours cette crainte qui ne dort jamais complètement. Et heureusement, la chute est moins violente... Putain. Saloperie de putain de cause perdue... En arrivant déjà hier, elle était bizarre. J'ai profité d'une courte absence pour fouiller la poubelle. Bingo... Ce matin, pas mieux. On a failli se tuer une ou deux fois en bagnole, en rentrant. C'est bien... Je suis dépitée. Ca ne sert à rien. Ca ne s'arrêtera jamais. Ca me dégoute réellement. Dans le sens premier du terme, je suis écoeurée. Quelle putain de mascarade. Connerie

Ca y est, c'est officiel... J'arrive pas à dire quelque chose de plus à ce sujet, tant ça m'enchante au plus haut point!! Et juste avant sa venue, Nos deux ans d'Amour. Deux ans que tout a commencé, qu'il est arrivé en bousculant tout sur son passage. Deux ans qu'il m'a sauvée... Je vais bien, je me sens apaisée. Sereine.

Les joies de la vie en couple avec un insomniaque. Veiller tard, attendre, en espérant qu'il finisse par avoir sommeil et qu'il se couche avec toi. En vain. Se lever toute seule, attendre qu'il finisse par se lever à son tour. S'ennuyer, ne rien pouvoir faire, se contenter d'être silencieuse. Attendre qu'il émerge. Attendre qu'il ait faim. Attendre qu'il daigne se préparer pour pouvoir mettre le nez dehors avant que la nuit ne tombe complètement. En vain.

Toujours le moral au beau fixe. Je me sens vidée de toute chose négative. Et pleine de tout le Bonheur possible. On a tout retrouvé de ce qui faisait Notre magie au départ. On a laissé couler tout ce qui entachait notre si beau Tableau de sordides ombres. Je vais bien.

Deux ans déjà... Le caractère complètement fou de la vie m'étonnera toujours. Deux ans! Je me souviens tellement de tout. Comme si ce n'était qu'hier... Et j'ai l'impression d'avoir déjà tant vécu avec Toi. Comme si des dizaines d'années venaient de s'écouler... Mais non, rien que deux ans. Sept-cent-trente jours, hein? De Tout. On est déjà passés par tant de choses, Toi et moi... Et le meilleur avant tout. Tellement d'Amour... Je n'aurais pas cru vivre cela un jour. Avec une telle intensité. Avec un être comme Toi. Unique. Tellement unique... Je suis si fière, si Tu savais! D'être tienne. De tenir ta main dans la rue. Quand ton regard se pose sur moi et que tu souris... Il n'y a rien de plus beau sur cette Terre, rien qui puisse me rendre plus heureuse. Tu es Tout pour moi, mon Amour. Si tu savais... Je T'Aime infiniment. Merci pour la Vie que tu m'offres...

 

Février.

 

Il neige encore. Y a plein de beaux flocons qui virevoltent dans les airs. Tout à l'heure, je m'émerveillais de chacun de ces parfaits brins de gel qui se posait sur le col de mon manteau. Je m'sentais comme une toute petite fille, respectueuse et admirative de la Nature. Le temps d'un instant, j'avais retrouvé toute mon innocence. C'était beau.

Il est minuit trente-quatre. J'ai vingt kilos de trop, y a des gens j'les connais pas mais j'ai bien envie d'les buter, je m'emmerde, viens j'dis tout ce qui me passe par la cervelle, y a des trucs que j'comprendrai jamais, y a des trucs j'comprends même pas qu'on puisse les comprendre, la vie est laide, la vie est splendide, c'est beau le soleil sur la neige, même si là il fait nuit et que les volets sont fermés, mon lapin est beau, mes rats sont beaux, Charlie a la peau orange à cause d'un excès de sébum, c'est moche le mot "sébum", des fois j'ai envie d'étrangler mes rats quand ils foutent le bordel juste quand on éteint la lumière pour dormir, mon Homme est beau, je l'admire, il est tellement au-dessus de moi, je le connais mais je le comprends toujours pas parfois, j'ai toujours peur de l'immensité de mes sentiments parfois, je veux pas qu'il s'en aille un jour, qu'il en trouve une autre, mieux, plus jolie, plus intelligente, moins stupide et moins complètement insane, j'ai pas trouvé le mot en français, c'est pour ça que je pète un câble pour pas grand chose parfois, faudrait que tu comprennes Bébé, j'ai tellement peur, merde j'ai envie de chialer maintenant, je n'arrive qu'à les haïr toutes ces filles qui gravitent autour de toi, tu t'imagines pas comme j'ai peur, j'ai peur de souffrir, parce que la vie est rien sans Toi, même si je l'ai déjà dit et que tu le sais même si tu fais mine de ne rien savoir, j'ai trop besoin de ton Amour, je n'ai que ça, ma mère m'a appelée deux fois en deux semaines, j'apprends des trucs importants à son sujet par ma tante, tout est normal, je sers à rien, je redoute tellement d'être un cafard parmis les autres, inutile, je vais nulle part, je suis (être et suivre) un chemin hasardeux, je sais pas où je vais, j'ai peur de la vie, j'ai peur de mourir, j'ai trop de choses à vivre encore, je suis une grande malade, paranoïaque, je crois que j'ai peur de tout, j'devrais vendre mon cerveau et ses scénarios à Canal+, chut pas de pub, je m'en bats le noeud j'suis chez moi, et une chaîne de télé c'est pas une marque, non je n'ai rien bu, mais je serais pas contre, d'ailleurs, c'est con qu'on ait jamais de jus pour couper la vodka qu'il nous reste quand j'en ai envie, j'ai une boule de sentiments coincés dans la gorge, j'irai bien la vomir, mais je connais déjà et j'aurai encore plus mal à la gorge après, je veux plus faire ça, jamais, c'est mal, je voudrais être quelqu'un de bien, je voudrais que tu me dises que je suis quelqu'un de bien, le voir dans tes yeux aussi, merde j'ai encore envie de chialer, désolée, faudrait peut-être que je m'arrête ici pour ce soir (cette nuit), je n'sais même pas pourquoi je me suis lancée dans cette bouillie de pensée, ça n'a aucun sens, je dois avoir l'air d'une dépressive au bord du suicide alors que ma dernière mise à jour (que j'ai d'ailleurs effacée, sans savoir non plus pourquoi...) sur Facebook (wah la référence) était "Je sais pas. Je me sens juste Heureuse.", faudrait que j'arrête le lunatisme, que j'trouve la recette miracle, que j'ouvre un peu plus mes yeux sur ce qui va, parce qu'il y a quand même pas mal de choses qui vont, et que j'veux certainement pas être comme tous ces incapables du Bonheur, qui se contentent d'aller mal, les faibles et les lâches, surtout que la vie a été assez dure avec moi pour que je sois forte bordel, moi je veux être (je suis, merde!) Heureuse, parce que moi c'est ma seule ambition, avec celle de T'Aimer pour la vie. Je vais bien ne t'en fais pas. 

Cauchemar. Même si ce n'était qu'un rêve, ces idées qui me rongeaient déjà ne peuvent que se faire plus présentes encore. Ca fait mal, putain! Je n'suis pas assez torturée comme ça, sur ce point?! Il faut me rajouter de quoi avoir mal, et peur?! Les médecins devraient plancher sur une pilule miracle pour ne plus rêver. En arriver à être profondément blessée par ce qui n'est jamais arrivé, par ce qui n'existe même pas... C'est quand même du grand délire. J'en peux plus de souffrir pour rien. Souffrir de simples pensées qui ne devraient même pas se former. Lutter contre l'invisible. Contre soi-même, au final. J'en suis épuisée. Ca prend beaucoup trop d'énergie, la paranoïa. Je songe sincèrement à m'faire soigner. S'il reste encore quelque chose de soignable... J'peux pas continuer comme ça. C'est pas vivable. Cette peur de tout. Cette haine de tout. C'est pas vivable.

La neige tombe de nouveau. Elle n'avait pas totalement fondu, cette semaine. Le froid glacial la maintenait sur les trottoirs et les hauteurs. Et il neige à nouveau. C'est juste tellement beau. D'une minute à l'autre, les légers flocons qui virevoltent avec grâce dans les airs se transforment et il n'est plus possible de distinguer quoi que ce soit à travers cette avalanche de neige... Je vais bien. Même si ma mère se contrefout allègrement de moi, à présent, qu'elle vit sa vie et qu'elle ne souhaite visiblement pas que j'en fasse partie. Même s'il n'y a rien de plus triste que de devoir s'endormir seule, pendant que l'Autre repousse toujours un peu plus l'heure du coucher. Même si je me refuse à ses bras, par colère, quand il daigne me rejoindre, alors que tout mon corps le réclame depuis des heures... La vie a ce don de compliquer beaucoup de choses. Mais je vais bien.

Je pense à Nous. Tu n'es qu'à quelques mètres. Occupé à ce que tu dois. Tu ne me vois pas te regarder. Et pourtant oui, je te regarde. Pour me rappeler à quel point tu es beau. Même avachi sur notre lit, et à moitié par terre. T'es beau. Et à cet instant, moi je veux Toi. J'voudrais que tu me vois, que tu souris. Que tu te lèves et viennes me prendre dans tes bras. Que tu me rappelles comme tu es "totalement fou de moi". Tes mots, l'autre jour... Je n'ai peut-être pas eu la réaction que j'aurais du avoir. Mais c'était inattendu. Inespéré? J'ai tant besoin de tes paroles. Même si tu accordes plus d'importance aux actes. J'ai tant besoin d'être rassurée. Convaincue que tu es là. Définitivement là. Parce que, tu vois, je n'pourrais pas me faire à ton absence, mon Amour. Je n'pourrais pas me résoudre à oublier la douceur affolante de ta peau. Ton regard tendre et plein de défi. La puissance de ta voix, de ton rire. Tu vois, moi je ne peux rien sans Toi. Je ne veux rien. "Tu es ce qui me maintient debout."
J'aurai envie de me convaincre qu'on peut vivre facilement sans mère. Qu'au bout d'un moment, c'est quasi dans l'ordre des choses. Qu'on peut s'en passer, tout bonnement. Mais je crois bien que ce n'est pas le cas. Et j'aimerai, je donnerai tellement pour que ça le soit quand même! Ne plus penser à elle. Ne plus ressentir aucun manque. Aucune peine face à ce quotidien qui file sans elle, sans un signe, sans sa présence. Je n'dirai pas que c'est constant, que c'est insoutenable, que ça me ronge. Non, aucunement. Plus maintenant. J'ai tracé un long chemin, et tout ça est loin. Mais... Elle reste ma mère. Elle détient toujours ce quelque chose dont j'aurai besoin toute ma vie durant. Et ce qui peut me blesser, c'est bien que je n'ai pas droit à ce quelque chose. Et ce qui est le plus dur, c'est qu'elle a été trop longtemps un modèle de droiture, d'honnêteté, de classe pour moi. Point par point l'opposé de ce qu'elle est devenue. C'est tellement déroutant de se rendre compte que toutes les valeurs que l'on t'a apprises ne sont finalement même pas respectées par la personne-même qui te les a enseignées...

 

Mars.

 

J'ai le moral à la dérive, qui oscille. Comme la météo. Imprévisible et changeant. Je me sens impuissante devant tout ce qui nous tombe dessus. Je sais que "c'est ma faute". J'ai l'impression de ne rien t'avoir apporté de bon depuis le début. D'avoir juste foutu un joyeux bordel dans ta vie. Je voudrais parfois pouvoir te laisser. T'ordonner de t'en aller, de retrouver la vie que tu avais. Je voudrais pouvoir te donner tout ce dont tu manques. Te combler de bonheur, te rendre réellement fier de moi... Je suis tellement désolée. J'ai l'impression de rater tout ce que j'entreprends. J'ai envie de tout envoyer en l'air. De me barrer d'ici avec toi, et les loulous sur nos épaules. Un sac au bout des doigts. Ne devoir rien à personne. Vivre où nous porterait le vent... 

"Se court-circuiter le coeur et le cerveau. Ne plus rien ressentir. Ne plus penser." Suicider l'Amour. Parce qu'il est dur, chaque minute. Il ne laisse aucun répit. Et même quand le Soleil brille, l'Amour blesse. Toujours. Comme s'il ne pouvait pas y avoir d'Amour sans souffrance. Mais on ne laisse rien tomber, parce qu'on tient plus que tout à ce sentiment. Par égoïsme peut-être, ou par masochisme. Mais rien ne sera jamais plus beau que ta main dans la mienne. Que tes lèvres sur ma bouche. Que mon corps contre le tien. Je ne te laisserai jamais. Je ne cesserai jamais de t'Aimer. Mais, juste, s'arrêter de vivre un instant, juste soi, juste Nous. Laisser le temps filer. Devenir lâche. Abandonner le navire. C'est bien tout ce dont j'ai envie, par moment. Merde, j'écris comme une dépressive aux lâmes de rasoir aiguisées et au bord de la rupture. Non, ma tête est juste trop encombrée. Je suis juste un peu fatiguée de tout. J'ai envie d'effacer toutes ces lignes dénuées de sens. Elles ne servent à rien. A part à vous tromper sur le contenu exact de mes pensées. Je vais bien. Je vous avais prévenus, ici c'est ma décharge. Je vais bien.

Je me sens bien. J'ai enfin l'impression d'aller quelque part, d'avoir pris une décision. Je ne divague plus dans des chemins tortueux. Je ne suis plus perdue au milieu d'une étendue de questionnements sans fin. Ma vie se construit. J'ai enfin l'impression d'en faire quelque chose. Et ça me fait un bien fou. D'être occupée, autant au niveau de mes mains qu'au niveau de mon cerveau.

Y a une formation à Marseille, pile celle qu'il veut, qui l'amènerait au métier qu'il veut exercer depuis des années. Y a une formation à Marseille qui s'étale sur neuf mois. Mais faut pas que je m'en fasse, il remontera tous les weekends, et dès qu'il le pourra. Faut que j'me dise qu'il le fait pour lui, pour Nous, que c'est réellement important, que c'est un sacrifice à faire pour que l'on vive mieux par la suite. Que c'est l'occasion de faire des économies puisqu'il sera chez ses parents et qu'une personne seule dépense forcément moins qu'un couple. Faut pas que je pleure, que je fasse l'égoïste. Alors je souris, pour lui, et uniquement pour lui. J'essaye de me convaincre que ça me fera du bien, d'être un peu seule, quand la réalité me hurle que j'en crèverai chaque soir en me couchant sans lui. Je me dis que cinq jours ça passe vite, quand les deux qu'on passera ensemble chaque weekend fileront encore plus rapidement. J'ai du mal, il ne se rend pas compte. Lui, il retrouvera ce qui lui manque ici. Il ne sera pas seul. Et c'est le constat d'un échec de plus. On a pas su faire en sorte de rester ensemble. On a pas su se démener pour stabiliser notre situation avant. Et maintenant, tout ce que je redoutais arrive. Le quotidien sans sa présence. Une certaine forme d'abandon. La solitude... Faut pas que je pleure.

Tout se bouscule dans ma tête. J'ai du mal à saisir ce que je veux vraiment. Je ne saurais même pas dire comment je m'sens... J'ai envie qu'il ait sa formation. J'ai envie que notre couple ait à vivre ça, cette séparation. J'ai envie de croire que ça nous rapprochera. Qu'on évoluera, et que les chamailleries d'enfants cesseront. J'ai envie que l'on grandisse. Envie que l'on se perde, pour mieux se retrouver chaque weekend. J'ai envie d'avoir du temps pour moi, de souffler. De dire adieu à ses disputes inutiles et ridicules. Mais j'ai peur. Je suis totalement morte de trouille. A l'idée de passer mes soirées seules. De m'endormir dans un lit froid, et vide. A l'idée de la solitude, ce que je redoute tellement. J'ai peur à l'idée qu'il soit si loin. A l'idée qu'il lui arrive quelque chose. Qu'il m'arrive quelque chose. A l'idée des autres. De ses futures rencontres. A l'idée de ma jalousie à l'heure actuelle, alors qu'il est là, constamment. Qu'est-ce que ce sera? J'ai peur qu'il me mente, qu'il me cache des choses. Pour me protéger, ou pour je n'sais quelle raison non valable. Peur du manque de confiance que j'ai en moi-même et qui me ronge. J'ai peur de souffrir trop de son absence. Qu'il ne soit pas assez présent pour moi, virtuellement. Ca me terrorise. Même si je sais que ce n'est pas le cas, c'est comme si je le perdais un peu... Et ça me lacère le coeur. Ce sont une à une toutes mes peurs qui ressurgissent, face à la possibilité de son départ... Toutes.

Et tes pensées sont déjà là-bas. C'est comme si je n'étais déjà plus là. Tu es tout entier à ton euphorie, ton impatience. Je les accepte et les comprends. Mais moi je suis encore là, pourtant. Je voudrais juste que tu profites de moi. Que, par respect pour moi, tu ne montres pas uniquement ta hâte. Tout comme j'essaye de te dissimuler ma peine, pour ne pas gâcher ton plaisir. Je voudrais juste que tu essayes de la voir, cette souffrance qu'il y a en moi, que je dissimule tant bien que mal. Que tu ne feignes plus de l'ignorer... Je me sens déjà seule. Tu me manques, déjà, tellement...

 

Avril.

 

Je vais bien. Je me fais de mieux en mieux à l'idée de Le voir partir en juin. Toujours rien de sûr, mais je me surprends à avoir très envie que ça se fasse. Je pense à Lui. Et j'ai envie de me prouver que je serai suffisamment forte pour surmonter/supporter tout ça, son absence. J'ai envie de vivre nos retrouvailles chaque vendredi soir/samedi matin. J'ai envie de passer des heures au téléphone avec lui, à écouter ce qu'il aura fait de sa journée, à lui dire ce que j'aurais fait de la mienne. J'ai envie de devoir vivre sans Lui. Presque envie de ressentir le manque qui me tordra le bide. J'ai envie de passer par là avec Lui. Je me dis que ça nous rapprochera. J'essaye de faire taire les quelques pensées qui me font douter. Qui me disent qu'en 9 mois, il peut changer, loin de moi. Que je peux changer, sans Lui. Au fond, je n'en crois rien. Au fond, je suis juste sûre qu'on est plus forts que n'importe quoi. Au fond, je suis juste persuadée que quoiqu'il advienne, c'est avec Lui que je finirai mes jours.

Je m'rends compte que je suis vraiment dans un monde parralèle à celui des gens de ma génération. Je comprends pas le comportement de la jeunesse. Cette envie d'aller toujours plus loin dans l'extrême, de faire n'importe quoi avec n'importe qui. Cette insouciance, cette absence de reponsabilité totale. Ce manque cruel de réflexion. Cette provocation constante. Cette satisfaction à se voir couler. Cette vantardise qui prend la place de la honte. Ca me dépasse. Je suis vraiment née à la mauvaise époque. 

Dimanche, Amour s'en va pour une semaine à Marseille. Huit jours exactement. Ca fait presque deux ans qu'on avait pas été l'un sans l'autre aussi longtemps. Je redoute. J'ai peur d'être sans Lui. Je crains plus cette semaine à venir que les neuf potentiels mois sans sa présence quotidienne. Allez comprendre... J'essaye de ne pas y penser plus que de raison mais dès qu'il est tout près, ça devient chimique. Je me dois de coller mon corps au sien. Je cherche sa peau, son contact. Comme pour m'en imprégner. Pour nourrir l'illusion qu'il sera encore là, même lorsqu'il sera loin.

Il sera parti dans moins de six heures. Et moi je suis là, scotchée à mon ordi. J'ai peur d'aller vers lui, comme si ça confirmait son départ. J'ai pas envie de dormir. Pas envie de penser à tout ça mais mon cerveau est comprimé par ces idées. Je n'arrive pas à songer à autre chose. J'y arrive pas. Et j'arrive pas à bouger. Pourtant je veux ses bras. J'en ai besoin. Je vais pleurer du manque de son corps toute la semaine. Je me sens vide d'avance. C'est trop. Beaucoup trop tout ce que j'ressens. Ce ne sont que huit jours. Rien dans une vie. Strictement rien. Mais... Merde. Vous pourrez jamais comprendre ce que c'est, Lui et moi. Lui pour moi...  

Aujourd'hui ça fait deux ans. Deux ans que tu es venu pour la toute première fois. Que j'ai vu ton sourire, pour de vrai. Que j'ai pu étreindre ton corps, embrasser tes lèvres... Deux ans. Toujours cette impression qui me dit que ça fait des siècles, mais que c'était hier. Et aujourd'hui tu n'es pas là... Cette journée est affreusement longue. Les minutes sont des heures. Je m'ennuie de toi. Je tourne en rond. J'ai l'envie de rien. Ou juste que tu sois là...


Mai.

 

Ca fait plaisir. La Gauche au pouvoir, quoi... J'aime cette idée. Par contre, vous tous, avec vos propos juste aberrants, vous me faîtes pitié. Comment vous permettez-vous de juger un homme qui n'a encore jamais eu l'occasion de faire ses preuves en tant que Président de la république? Non mais, vous vous entendez, seulement? "La fin du monde", "la France de l'apocalypse"... Vous m'faîtes hurler de rire. MOI, je respecte le fait que les idées d'Hollande ne soient pas les votres. Je respecte que vous n'aimiez pas le personnage, à la rigueur. Mais j'ai du mal à tolérer de tels propos haineux à l'encontre d'un homme dont on ne connait rien, pour le moment. Bien sûr, vous avez son programme en tête (ou ce que vous en avez retenu, soit pas grand chose), et vous pensez que ça vous donne toutes les connaissances indispensables à la critique constructive... J'en perds mes mots, tant je suis en colère contre votre bêtise immense. Vous ne donnez même pas une chance à Hollande, vous le condamnez dès aujourd'hui. Je salue bien bas votre ouverture d'esprit et votre incommensurable grandeur d'âme...

Hier soir, mon Amoureux a enfin reçu le mail qu'il attendait! Il a été pris à sa formation!! Passé un long moment de flottement intense où une petite voix me disait merdeonaurapaassédesoupoursevoirtouslesweekendcommeprévu suivi d'un ahménonenfaitçadevraitlefairevuqu'jauraiunsalairemoiaha, j'ai été vraiment super heureuse et fière de mon Amoureux. Il y croyait plus du tout, il s'était totalement fait à l'idée qu'il n'aurait pas accès à cette formation, et qu'il irait donc bosser avec son père. Du coup, j'avais plus spécialement d'espoir non plus. Mais voilà! Il est pris! Il va pouvoir s'éclater dans ce qui lui plait. Apprendre, progresser. Réaliser son rêve, aussi, en quelque sorte. Je suis fière de lui.

Journée internationale pour la Lutte contre l'homophobie.  "Un clin d’œil à tous les LGBT de la Terre entière. Un sourire à celles et ceux qui s'assument au quotidien. Une pensée pour celles et ceux qui souffrent en silence au quotidien. Pour celles et ceux sur qui l'on crache, que l'on insulte au quotidien. Pour les homosexuels du monde qu'on tue "à cause" de leurs Amours jugées anormales..." / Dans deux semaines, jour pour jour, tu pars. Tu retournes à tes racines, comme tu le dis si bien... Et je ne vois aucune crainte dans tes yeux. Aucune appréhension. Je ne suis dans aucune de tes paroles. Comme si je n'existais même pas dans ta vie... Tu ne me parles pas. Nous n'avons encore jamais vraiment parlé de ce changement imminent. Comme si c'était normal, d'aller vers un quotidien sans l'autre... Je ne réalise que maintenant, à quel point c'est proche. A quel point ce sera vite là. Avec un peu de chance, j'aurais commencé à bosser. Mes journées seront donc moins longues, moins vides. Mais ça ne changera pas grand chose. Tu ne seras plus là...

Tout remettre en question. Son propre comportement. Celui de l'Autre. Essayer de comprendre. D'où ça vient. Où l'on va. Pourquoi. Comment. S'expliquer. Se mettre à la place de l'Autre. Attendre de lui qu'il fasse la même chose. Ou rien qu'essayer. Compatir. Accepter les différences. Se résoudre à tout ça. Mais se sentir toujours aussi seule, en attendant. Et quoi de pire que de se sentir seule quand ce n'est pourtant pas le cas...?


Juin.

 

Je crois que je capte rien du tout, là. Je crois qu'mon cerveau se persuade qu' "il revient ce soir, de toute façon, hein". Pourtant je sais. Je sais qu'il est bel et bien parti. Que je ne le revois que samedi prochain. Je sais que Notre vie vient bel et bien de changer. Que notre quotidien ne sera plus du tout le même. Mais j'arrive pas. Je réalise pas. Je ne sais même pas comment je me sens. J'ai une boule au ventre, la gorge serrée. Mais pas de tristesse encore, puisque c'est comme si je niais la situation. "Dieu" sait que j'ai pleuré, tout de même, lorsque les portes de l'ascenseur se sont refermées sur lui. Lorsque je suis allée me recoucher, seule. Le sommeil m'a visiblement anesthésiée. J'ai vécu une journée anormalement normale. Mon cerveau n'a pas encore compris. Et ce qu'il a encore plus de mal à assimiler c'est bien que... Sans parler de mes futures journées de boulot, mon quotidien ressemblera à ça pendant neuf mois. N e u f   m o i s . . . Sans toi. Sans personne à qui parler de vive-voix quand je veux parce que j'le veux. Sans personne avec qui rire à longueur de temps. Dans le silence. Dans l'absence de motivation. Dans l'attente permanente d'un signe et de nos weekends. Neuf mois à vivre comme ça. Dans ma seule solitude.

Je me suis jamais autant fait chier de ma vie. J'attends un message de lui, un appel. N'importe quoi. Mais pauvre fille que je suis. J'ai pitié de moi-même. Je suis vraiment pathétique.

Ca fait tellement mal d'avoir l'impression de passer après quelqu'un d'autre. Qui que ce soit. J'admets pas... Je peux pas. C'est con, j'avais passé une bonne journée jusque là.

Ma mère me sort par les yeux. C'est con, très con. On avait retrouvé notre bonne entente. Elle semblait avoir arrêté ses conneries. Il a suffit d'un seul appel pour tout casser de nouveau. Elle est quand même très forte, quand il s'agit de tout foutre en l'air. Le pire, c'est que depuis le fameux coup de fil, elle m'appelle tous les jours. Pour me redire les mêmes choses, me poser les mêmes questions puisqu'elle n'a aucun souvenir des appels passés la veille, et le jour d'avant. Et moi je reste calme. Je ne dis rien, je suis juste froide, très distante. 

Je sais pas. J'ai aucune idée de ce que je peux bien ressentir. Je passe du rire aux larmes en quelques secondes. En une pensée, une image, une chanson. Je voudrais m'endormir, puis me réveiller dans des années. Au beau milieu d'une vie construite, simple et belle. J'ai envie de me noyer dans la puissance de la musique. De monter le son jusqu'à n'entendre plus le bruit des touches du clavier, ni même ma propre respiration, mes propres battements de coeur. Avec l'espoir que Tu l'entendes comme un appel. Avec l'espoir que son pouvoir puisse te ramener à moi... J'ai envie d'écrire, de parler. De déverser tout le contenu de mon cerveau qui flambe. Une bonne fois pour toute. On m'a enlevé ma drogue, Toi. 300km t'ont avalé. Comment supporter? Quoi faire, pour combler? J'ai envie de boire, de fumer, me péter la gueule autant que je pourrais, pour oublier que t'es pas là. A croire que la douleur me ferait faire n'importe quoi. Et au fond tu le sais, je n'ai envie de rien. Juste de Toi. Te savoir ici, avec moi...

J'ai la rage, et j'ai tellement mal. J'ai même pas su me retenir de pleurer. J'avais pas l'air au bout de ma vie, tiens, en attendant mon tram... J'ai l'impression d'avoir un trou béant dans la poitrine, chatouillé par les quelques miettes laissées par mon coeur broyé. J'essaye de combler ça avec la musique. Je me pète les tympans, j'ai mal au crâne. Mais tout semble mieux que d'avoir mal au coeur.


Juillet.

 

 Notre vie à deux me manque tellement. Nos habitudes de petit couple, notre belle routine... Ca fait cinq minutes que je suis là, les yeux dans le vide, sans savoir quoi ajouter. J'ai mal au coeur. Je suis déjà vide de Toi... Rien ne s'est passé comme prévu. J'ai mal au ventre. Attendre de nouveau dix jours pour avoir droit à Toi... Tes bras, ta peau, ton sourire, ta chaleur. C'est trop long...

Je suis tellement fatiguée d'être debout. J'aimerais m'écouter et m'écrouler pour de bon, parfois. Lâcher prise. Je ne sais pas pourquoi, pour qui, je fais l'effort de tenir. Je me sens seule. Je suis seule. Infiniment seule. Tristement seule. Irrémédiablement seule. C'est juste épuisant de vivre avec ça, ces sentiments, au quotidien. Les moments de répis sont rares et tellement illusoires. Ca aide, un temps, bien sûr. Mais le retour à ma solitude est d'autant plus violent, et douloureux. J'ai l'impression de n'avoir plus aucune force pour regarder plus loin. C'est juste beaucoup trop dur (pour moi...), d'être sans Toi.

Mon père est génial. C'est tout de même tellement important de se rendre compte qu'on peut compter sur son papa. Qu'il ne jugera pas, qu'il essayera de comprendre, de trouver les bonnes solutions pour soi, d'aider.

Mon Mec, il est du genre à me surprendre. A me dire de bon matin "j'espère que ma surprise d'aujourd'hui te plaira", sans que j'ai la moindre idée de ce que ça peut être. Moi après, j'suis du genre à me rendormir, puis à être réveillée par l'interphone. A me précipiter à poil pour ouvrir, à m'habiller en vitesse et à faire face à un énorme carton Aquarelle... Mon Mec, il est du genre à me faire livrer un bouquet de 50 roses blanches un mardi matin. "Vivement vendredi".
J'écoute encore l' "Hurricane" avec plein de frissons. Je crois que je la redécouvre à chaque écoute. Je ne m'en lasserai jamais. De ce qu'elle me procure, de la manière dont elle me fait sentir. De sa puissance, tendre et douce, percutante et sournoise. C'est tellement bon de se noyer dans cette mélodie, dans ces mots. J'essaye de les chanter aussi mais je n'entends même plus ma voix.
Hier, ça a fait deux ans et demi. Quand j'y pense, ça me semble juste de la dingologie. Deux ans et demi, déjà. Tout a tellement changé, il s'est passé tellement de choses, j'ai tellement grandi! En deux ans et demi j'ai appris à prendre le recul nécessaire sur moi-même, mon passé, mes galères, mes blessures. J'ai enfin appris à tirer de la force de tout cela, à regarder devant moi. Et c'est grâce à Toi. Et je ne saurai jamais assez te remercier pour tout cela, pour ce que tu as fait de moi...

Il est 10h26, et à cet instant, un bébé naît quelque part. Un ovule est fécondé. Une femme a l'orgasme de sa vie. Un couple s'unit pour la vie. Un adolescent tombe amoureux. Un enfant guérit d'un cancer. Quelqu'un sourit. Une personne a un fou-rire mémorable. Une jeune fille fait l'Amour pour la première fois avec un garçon qu'elle aime. Un homme gagne au loto. Une famille contemple sa maison enfin achevée. Un sourd redécouvre le monde grâce à des appareils. Une fillette accueille le chiot désiré depuis des mois. Une femme retrouve son amoureux après des semaines de séparation. Un médecin sauve une vie de justesse. Un SDF mange enfin à sa faim. Un enfant découvre la mer. Il est 10h29 et à cet instant, une bombe explose quelque part. Un ouragan emporte la vie d'une famille. Le feu ravage un village. L'eau engloutit des maisons. La guerre déchire deux nations. Il est 10h31 et à cet instant, un vieillard meurt dans son lit. Un enfant est assassiné par les coups d'un parent. Un homme est tué par la folie ou la rage d'un autre. Une gamine est violée dans le coin d'une impasse. Une femme a le corps brisé par la violence de son mari. Un homme trompe son épouse avec une pute. Une épouse trompe son homme avec son meilleur ami. Un gosse a trouvé la solution à ses malheurs au bout d'une corde. Un drogué prend sa dose sans savoir qu'elle sera la dernière. Un homme vient de toucher sa paye qui se compte en millions de dollars pour avoir mis un ballon au fond d'un filet, et pendant que la moitié de la planète meurt de faim. Une jeune femme apprend qu'une maladie grave la ronge et ne lui laisse que quelques mois à vivre. Une veuve enterre l'homme de sa vie. Quelqu'un est tabassé à mort en raison de sa couleur de peau ou de son orientation sexuelle. Une femme retrouve son chat mort, après avoir vécu la moitié de sa vie à ses côtés. Un garçon assiste aux délires d'une mère alcoolique. Une fille est mariée de force à un cousin, sous la menace et l'autorité d'un père. Une mère perd son bébé. Je ne sais pas si c'est que je n'suis pas assez optimiste ou si la vie est effectivement bien plus noire que rose, mais... Le malheur est dans le quotidien de chacun. Le bonheur, plus subtil, est souvent dans les détails. On devrait tous être plus attentifs quant à ce que l'on a déjà. Ouvrir les yeux sur la beauté simple de certains instants. Et accepter d'être Heureux.


Août.

 

J'ai pas ressenti grand chose en repartant, seule, de la gare. Enfin, y avait forcément ce poids, cette tâche sombre qui commençait à grossir dans mon coeur. Mais rien d'extravagant. Arrivée à la maison, devant Nos photos à retoucher, en écoutant une reprise de Someone like You, ça a été moins évident... Les weekends sont toujours tellement, tellement courts. Ca passe toujours tellement, tellement trop vite... J'ai les yeux humides. J'ai pas envie de m'endormir sans Toi ce soir. De me réveiller sans Toi demain. J'ai les joues humides...

J'me suis dit que c'était peut-être mieux de venir ici plutôt que de rester assise au bord de mon lit à pleurer comme jamais. Tu sais, je suis forte. Je sais que je ne te montre que le contraire depuis un temps... Mais j'espère que tu le sais. J'ai acquis une force de caractère, une force morale qui m'a aidée toutes ces années où tu n'étais pas encore là. J'ai la force de battre la vie et ses merdes. J'ai la force de garder la tête haute. Mais quand ça te touche, tout s'effondre. Il n'y a plus rien. Rien qu'un Coeur qui se fracasse à l'idée d'un malheur. J'ai été pourtant la première à te dire de ne pas t'inquiéter tout de suite, sans qu'on soit sûrs. J'ai été la première à te dire que ça n'servait à rien d'anticiper de manière si pessimiste. Et ce soir c'est moi qui suis totalement sens dessus-dessous. Je suis éclatée. J'ai peur comme je n'ai encore jamais eu peur. Mon côté parano et angoissé de tout ressurgit. Je peux pas lutter contre toutes mes pensées, contre toutes ces larmes. Je sais pas. Pas quoi faire. Comment faire. Pour être à la hauteur, t'être utile. Je ne sais pas quoi faire de toute cette bonne volonté, et de tous mes sentiments. Je ne me suis jamais sentie aussi désemparée. Y a rien de pire que ça. L'impuissance. Je la hais, ça me déchire en millions de particules de merde inutile. C'est insupportable. La douleur que ça me procure est intolérable. J'ai envie de vomir tant j'ai mal, partout. Et bordel de dieu, tu me manques trop. Pourquoi c'est si dur cette semaine? Mes journées sont d'une longueur insoutenable. J'y arrive pas. J'ai envie d'être avec toi. Je veux être avec toi, putain... Pourquoi tout se brise, comme ça, quand enfin on allait bien? Je veux Toi. Je me sens tellement seule dans cet océan en décomposition, plein d'incertitudes. Je voudrais que ça s'arrête. J'en peux plus... Je voudrais dormir. Ne plus avoir à penser et donc souffrir pendant une dizaine d'heures. Mais je voudrais que tu sois là. Il n'y a que ça dans mon esprit. Toi. Toi, putain. Être avec toi...

Oh les gens, petite mise au point entre moi et vous. J'veux bien vous écouter, vous conseiller, mais quand je sens qu'il n'y a aucune réciprocité et qu'en plus de tout, vous écoutez rien de ce que j'peux vous dire... Ca va pas fonctionner comme ça longtemps, je vous l'dis tout de suite, que ce soit clair. J'suis pas une machine qui n'a que des oreilles et une tête programmée à dire "oui, oui" éternellement. Moi aussi j'existe, moi aussi j'ai mes soucis, moi aussi j'aimerais peut-être parler de 1001 choses. J'ajouterais même que j'ai un cerveau en état de bonne marche, à peu près capable de trouver quelques solutions à vos problèmes existentiels. A vous de voir, mais si vous n'avez aucune intention d'écouter/suivre ces "conseils", épargnez-moi d'emblée le récit de vos vies merdiques, on gagnera du temps, vous comme moi. Et sinon, merci donc pour le respect que vous m'octroierez à partir de maintenant.

Rien ne va, là. Putain d'accumulation de merde. Ca commence à faire beaucoup. Beaucoup trop. J'ai envie de tout lâcher, bordel. De disparaitre. De partir avec Toi. Comme t'as dit. Y a des jolis coins en France. J'ai envie de rien, si ce n'est Toi. Et je suis même pas sûre de te voir ce weekend... J'suis pas certaine de pouvoir le supporter. Rempiler pour une semaine de plus sans avoir eu droit à tes bras. Avec tout ça, là. J'suis pas certaine... Tu me manques trop. J'ai tant besoin de Toi, de tes épaules un peu plus fortes que les miennes, de tes bras rassurants et protecteurs... Tout recommence, alors? Ou tout n'avait jamais été terminé? Je n'comprends plus rien. Je ne sais plus ce que c'est, que de savoir. Être au courant. C'est toujours quand on pense que ça va, que tout se casse la gueule. J'allais t'appeler, ce matin. J'allais t'appeler, te demander si j'pouvais passer, dans l'après-midi... Et maintenant je sais pas où tu es. Où tu iras. Comment te joindre, pour avoir des explications. Je n'sais même pas si j'ai vraiment envie de t'entendre, en fait. Si je pourrais supporter tes excuses, une fois de plus. Qu'est-ce qui va se passer, maintenant?

Le crépuscule me manque. De l'ancien appartement de mon père, j'avais une vue magnifique sur le coucher de soleil. J'étais aux premières loges. Je me prenais toutes ces couleurs dans les yeux. C'était un spectacle chaque jour renouvelé. Chaque ciel était différent de celui de la veille.

Je supporte plus d'être sans Toi. C'est trop, maintenant. Beaucoup trop long. Je te cherche partout. Dans la rue. Un visage qui ressemblerait au tien. Un t-shirt qui me rappellerait un des tiens. Une démarche. Je te cherche. J'ai tellement envie de t'apercevoir, quelque part. J'ai toujours l'espoir complètement stupide que tu sois Là, quand je rentre à la maison. Mais l'appartement est toujours désespérement vide. Il n'y a que le chat qui m'attende. Tu ne m'as jamais manqué autant. Je donnerai tellement pour un câlin. Un simple câlin. Rapide, même. Juste être dans tes bras. Sentir ta peau. Et ton odeur... Les minutes sont des siècles. J'ai atrocement mal. Et de ne pas savoir, quand j'aurais droit à Toi. A tes bras. C'est ça le pire, le plus douloureux. Ne pas savoir. Ne pas pouvoir compter les jours. Les heures. J'ai beaucoup trop mal...

Dix-sept jours que je ne t'ai pas vu. Encore combien pour que tu sois dans mes bras? ... Je ne supporte personne en ce moment. Tout le monde me semble d'une débilité affligeante. J'ai pas envie de parler. J'ai vraiment besoin de personne. Juste de toi. Je suis fatiguée d'attendre. D'avoir le coeur constamment serré, comme ça. J'aimerais retrouver ma sérénité. Retrouver ma tranquillité. Retrouver mon couple. Te retrouver, toi...

Je vais bien. Je suis allée voir ma mère cet après-midi. C'était toujours aussi bizarre d'être là-bas, au milieu de tous ces gens plus ou moins sérieusement atteints. C'était toujours aussi étrange de s'en aller, de lui dire au revoir et de la laisser dans cet endroit... Mais j'ai l'impression qu'elle se relève. Elle a compris des choses. Je n'attends rien, histoire de m'éviter une longue chute de plus. Je préfère être finalement agréablement surprise plutôt que d'espérer et être déçue, une fois encore.

 

Septembre.

 

[Début du mois effacé par inadvertance...]

Ce soir, j'ai bien envie d'écrire. De vous raconter un peu ces huit jours parfaits. Vous parler de la nature qui envahit tout, là-bas. Partout. Qui a encore le dessus. Cette nature chatoyante, lumineuse. Vous parler de cet air pur, simple et frais. Qui vous donne une pêche incroyable, et l'envie d'avoir le nez dehors constamment. Vous parler du calme complètement fou qui règne là-bas. Du bruit reposant des vagues qu'on devine au loin. De la pluie qui tambourine sur le toit du chalet... J'étais comme une gosse. Une gamine qui découvrait la vie, la vraie. Je m'émerveillais de tout. De la moindre chose. De l'alignement des éoliennes dans les champs immenses. De la couleur du ciel et de la forme de ses nuages. De la fraicheur du matin. Des lapins qui parcouraient tout le camping en un éclair. J'ai un sourire d'enfant, en écrivant tout cela. Je me sentais si bien, là-haut. Une autre France. Une qui serait faite pour moi. Je me vois tellement passer ma vie dans ces maisons aux grands toits noirs. Entourée de ces prés, de l'océan. C'est comme un retour au source. Je ne trouve pas l'équivalent français qui rendrait parfaitement ce que veut dire: I BELONG THERE. Je ne connais pas encore bien cette région mais c'est comme si j'y étais chez moi. C'est tout. Et j'en profite pour Te dire quelques mots. Juste te remercier, en fait. Te remercier pour ce voyage qui a été si exceptionnel grâce à Toi. A ta présence. A tout cet Amour. Je n'ai jamais été aussi bien de toute ma vie que pendant ces vacances, à tes côtés. Jamais aussi sereine, apaisée, calme au plus profond de mon âme. C'était un rêve éveillé. Tu donnes à ma vie tout son sens. J'ai envie de te dire tout cela depuis qu'on a reposé les pieds sur ce sol stéphanois. Mais tu sais combien il est plus simple pour moi d'écrire... Quoiqu'il en soit, j'ose espérer que tu le sais, que tu l'as deviné devant le sourire qui s'est accroché à mes lèvres toute cette semaine. Je T'Aime tant. Merci pour Tout, pour la Vie.

 

Octobre.

 

J'ai envie d'écrire en ce moment. Sans savoir quoi dire. Rien de particulier, ou de tellement intéressant. Je vais bien. J'ai tout ce qu'il me faut. Mais y a un truc. Un hic. Je suppose que c'est la Bretagne. Je crois que je m'rends compte que rien ne me retient ici. J'ai vu mes deux parents ce weekend, et mon père hier encore. Je vais voir ma mère de nouveau cet après-midi. Et je suis heureuse de les avoir, d'avoir cette relation avec eux, adulte et grandie. Malgré tout. Mais je suis la première à toujours dire qu'on ne fait pas sa vie avec ses parents. Mis à part eux, je n'ai rien que j'aime ici. Mes amis sont éparpillés dans la France entière. Le reste de ma famille c'est un peu la même chose. Et ceux qui sont là, je ne les vois quasiment jamais de toute manière. J'ai envie de vivre pour moi, sans me soucier de qui que ce soit. Vivre Notre Vie. Toi et moi. Ailleurs. Dans un endroit qui nous parle, qui nous repose et nous transporte. Je n'aime tellement plus la ville. Et j'ai tellement aimé ce que j'ai vu là-haut. Je sais que tout ce que j'écris aujourd'hui est bien utopique. On finira peut-être bien nos jours là-bas. Mais pour le moment, c'est un rêve... Juste un rêve. Il faut donc que je supporte les gens. Leur bêtise incroyable, leur inéducation démente. Chaque jour qui passe me conforte dans ma sensation de n'être pas du même monde que cette masse informe et stupide. Ni même de la même planète. Pourtant je dois me coltiner leurs regards méprisants, leurs attitudes égoïstes. J'ai mon univers parallèle qui se heurte sans cesse au leur. Je voudrais juste fuir l'humain et ses travers monstrueux. Être moi avec Toi. Ailleurs.

Rien de particulier à dire, et en même temps beaucoup de sentiments qui dansent dans mon coeur. Je me sens bien. J'ai l'impression d'avoir renouvelé ma vie. C'est tout à fait étrange. Comme si tout avait changé du jour au lendemain. Tout est resté en l'état, pourtant, mais tout est mieux. Comme une chambre d'hôtel. Y a les classiques, les standard, déjà bien jolies. Confortables, avec tout le nécessaire. Et y a les deluxe, juste un peu plus chics. Plus belles, avec quelques suppléments. J'ai une vie deluxe. Un Homme deluxe. Des ratous deluxe. Des ongles deluxe. Des Amis deluxe. J'aime ma Vie. / Y a un an, jour pour jour, je commençais ce blog par une mise à jour bien glauque. Un article que j’avais lu. Une jeune femme qui racontait sa vie d’enfant d’alcoolique. Aujourd’hui, y avait l’émission toute une histoire dont le thème était les mères alcooliques. C’est dur. Ca me replonge tellement dans mon propre enfer. Je ne suis pas certaine d’en être totalement sortie. Puisque je ne saurais dire comment va réellement ma mère. Je n’arrive pas à dire comment j’me sens. Ce que j'ressens au fond. Ce que ça m’a fait, de voir ces femmes témoigner. Savoir si elles me dégoutent pour ce qu’elles ont fait à leurs enfants, ou si je les admire de s'en être sorties. Je ne sais pas si ma propre mère me dégoute pour ce qu’elle m’a fait, ou si je l’admire pour la force qu’elle aura un jour de s’en sortir. Je ne sais pas si je lui en voudrai toute ma vie ou si je saurai lui pardonner un jour. Je ne sais pas à quoi ressemblera notre relation. J'ai une idée bien précise de ce que sera sans doute ma vie d'ici quelques dizaines d'années. Mais ça ne l'inclut pas. Du moins, je n'arrive pas à me l'imaginer, à la projeter dans ce futur. Je n'ai aucune idée de la place à lui attribuer dans ma future vie de Femme. C'est dur. J'ai entendu, dans l'émission, certaines phrases de ces mères qui m'ont bouleversée. Des mots anodins pour la plupart d'entre vous. Mais qui ont trouvé un écho bien douloureux en moi. C'est dingue. Personne ne peut comprendre. C'est facile à imaginer sans doute (quoique...!). Je suppose. Mais à comprendre, non. Saisir toute l'ampleur de la destruction. Se représenter l'éclatement total d'une famille face à cette pourriture. La détresse, le souffle coupé, l'espoir évaporé. L'envie de crever pour que la douleur cesse. On ne peut le comprendre si l'on n'a pas vécu ça. On ne peut envisager ces sentiments, à première vue bien extrêmes voire exagérés, si l'on n'a pas vécu ça.

Mon Amoureux, c'est l'genre de mec a retrouver le parfum que tu portais à vos débuts, lors de votre toute première rencontre, et à te l'offrir. Ce parfum que tu n'as plus jamais retrouvé en boutique, mais que Lui a réussi à dénicher sur la toile. Parce que c't'Amoureux-là, c'est le meilleur du monde. Et c'est le mien.

J'ai envie d'écrire, encore. De dire au monde comme je vais bien. Comme ma vie me semble parfaite. Je ne manque de rien. J'ai tout ce dont j'ai besoin. Je me sens bien. Vide de tout sentiment négatif. Pleine de positif. Puis Nous allons mieux que jamais. Tout est dans le partage, le calme, l'apaisement le plus total. Dans la douceur. La compréhension. L'intelligence, finalement. Dans l'écoute. Saine et sereine, voilà ce qu'est devenue Notre Histoire. Je n'ai plus peur de rien. Mes doutes, mes craintes se sont envolés. Il ne reste de la place que pour l'Amour paisible et véritable. Dans une semaine, deux ans et neuf mois. Qui aurait pu penser? De quelques mots échangés sur la toile est née l'Histoire de ma vie. Et cette vie est un cadeau. Tu es mon cadeau parmi les cadeaux.

Je ne sais pas quoi dire. Par où commencer. Une claque dans la gueule, une de plus. Je n'y avais même pas pensé, ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit une seule seconde. Elle a essayé de s'foutre en l'air... Voilà pourquoi elle est à l'hôpital, depuis tout ce temps. Ce n'était pas qu'un pétage de plomb. C'était une tentative de suicide... Toute une nuit dans le coma. Elle avait avalé 80 comprimés. Ecrit des lettres pour tout le monde. Des lettres d'adieu... Elle comptait s'en aller, me laisser. Comment a-t-elle seulement pu envisager cette option...? Comment je pourrais lui en vouloir plus longtemps d'être mal au point de vouloir se tuer? Je crois que devant sa douleur que je devine, tout le reste de haine, de rancoeur et de dégout que je pouvais ressentir pour elle s'est envolé. Je lui pardonne tout. Plus rien n'a d'importance. Si mon oncle était parti en vacances ce jour-là, je n'aurais plus de mère. Si elle n'avait finalement pas laissé sa porte d'entrée ouverte, je n'aurais plus de mère... Que dire de cela? Je n'ai pas de mot pour qualifier précisément ce que je ressens. Bouleversée? Ca me semble dérisoire. Je ne sais pas quoi dire. J'ai juste mal.

Je suis toujours sonnée. Perdue, égarée dans des pensées qui tiraillent. Pleine de questions, de peine, de douleur. J'ai l'impression que personne, jamais, ne pourra comprendre mon état d'esprit, que je ne suis pas certaine de saisir moi-même. C'est un mélange de tellement de sensations, de sentiments opposés, paradoxales, contradictoires... Je me sens légère, mais comme si je portais le monde sur mes épaules. Je me sens vidée de ce que je trimballais jusqu'ici, mais pleine d'autres choses. Je ne sais pas. J'essaye. De trouver les mots. Les bons, ceux qui refléteraient vraiment ce qui se passe à l'intérieur. J'ai réalisé tant de choses en l'espace de quelques secondes. "C'est que j'ai essayé de me foutre en l'air..." Et qu'est-ce que ça m'aurait fait? Tant de choses. Tellement plus, infiniment plus que ce que je pouvais imaginer. Toutes ces années, je n'ai vu que moi, ma douleur, ma torture, ces blessures. Et quand j'osais penser à ce qu'elle avait en elle, ça me bouffait. Mais ce n'était rien par rapport à la réalité des choses. C'était encore bien plus grand que ce que je pouvais croire. Si grand qu'elle... Je me suis pris tout ça en pleine face. Puissance mille. J'ai l'impression d'être changée. D'avoir été transformée à l'écoute d'une seule phrase. En bien, en mal. J'ai quelque chose de nouveau à porter en moi. Je dois vivre avec ça, en plus de ce que je me traîne déjà. C'est fou ce qu'une vie peut basculer en un rien de temps. A dix minutes près, mon oncle m'aurait annoncé tout autre chose au téléphone. Pas simplement "écoute, ta mère est à l'hôpital, elle a un peu pété les plombs hier soir donc j'ai préféré appeler les pompiers". Faudrait que j'lui écrive, à mon oncle. Il l'a sauvée... J'aimerais bien lire la (les?) lettre(s) qu'elle a écrite(s), avant de. Je suis pas sûre que ce soit l'idée du siècle, vu ce qu'elle(s) doit(-vent) contenir, mais je le voudrais.

Je crois que c'est quelque chose qui va se rajouter sur la triste liste des évènements de ma vie. Quand je la raconte ou que je la visualise simplement, plusieurs choses reviennent à coup sûr. Y a mes multiples opérations. Le divorce de mes parents. L'alcoolisme de mon père. Le décès de mon grand-père. Mes premiers amours. L'alcoolisme de ma mère. Mon Histoire avec Lui. Et maintenant, ça... La tentative de suicide de ma mère. Qu'est-ce que c'est étrange, à écrire. Je n'avais jamais été mêlée à ça. Dans mon entourage, jamais quelqu'un n'en était arrivé là. Je ne connaissais pas. Ce que ça dévaste en toi. C'est inimaginable, finalement. Je crois que l'idée commence à faire son chemin, néanmoins. Vraiment. De toute manière, je n'ai pas le choix. A part encaisser, tenter de me focaliser sur le positif de cette histoire, avancer en restant debout. Je n'ai même pas le choix. Alors j'encaisse. Je tente de me focaliser sur le positif de cette histoire. Et j'avance, je suis et resterai debout. Heureusement qu'Il est là, mon dieu. C'est bien Lui qui me tire vers le haut. Cette fois plus que jamais, et dieu sait la force qu'Il m'a déjà donné auparavant. Tout est possible quand on Aime. Il est mon infinité de possibilité.

Quand je serai une vieille dame (si je me laisse vivre jusque là),  j'espère au plus profond de moi que je pourrai me dire "tu as bien vécu, j'aime la vie que t'as réussi à mener, ma cocotte". Je trouve ça tellement, mais tellement important. D'aimer sa vie. D'avoir un joli regard, heureux, serein et satisfait, sur ce qu'on a vécu. Evidemment, toute vie n'est pas rose du début à la fin. Certains s'en sortent mieux que d'autres mais on a tous nos démons, nos blessures. J'en sais quelque chose. Mais rien qu'aujourd'hui, alors que j'approche à peine de mes 21 ans, j'ai un peu ce regard apaisé sur mon "parcours". Et pourtant, j'aurais sans doute de quoi me plaindre, de quoi pleurer à longueur de journée, de quoi me morfondre et m'appitoyer sur mon sort. Mais non, putain. Non. Je suis debout, vivante, et ça c'est beau. C'est ce qui compte. Bref. Tout ça pour dire que quand je pense à la vie que ma mère a mené jusque là, je suis triste, j'ai l'impression que mon coeur s'ouvre, millimètre par millimètre. Je ne devrais pas y penser autant, ce n'est pas ma vie et quoiqu'il en soit, je n'y peux pas grand chose. Mais j'espère qu'elle saura maintenant vivre bien, vivre mieux, se construire une multitude de belles choses auxquelles penser avant sa dernière heure. J'espère qu'elle pourra être satisfaite de sa vie. Car si ça n'est pas le cas... C'est trop important. La vie est trop précieuse pour vivre tant de malheurs. Chaque minute passée est une minute envolée à jamais. Ca vaut peut-être le coup de se remuer et de Vivre vraiment. Je crois que je ne supporte plus les gens qui se plaignent pour rien. Sortez-vous donc un peu les doigts du cul, bordel de merde. Vous êtes là, vous êtes vivants, ça ne tient quasi qu'à vous de faire quelque chose de cette vie. Alors au lieu de se complaire dans son malheur ridicule et méprisable, ON SE BOUGE.

En fait, je n'ai aucun projet. Sur le court terme, j'entends. A part les choses courantes de la vie comme obtenir un putain de boulot. Mais je n'ai pas de projet. Je veux bien sûr me marier un jour, et avoir des enfants. Un jour. Je n'ai envie de rien, si ce n'est de Vivre. Continuer comme je suis, comme On est. Je suis juste bien comme ça. J'ai tout ce dont j'ai besoin. Aujourd'hui, plus que jamais, l'encre sous la peau de mon poignet me définit de A à Z.

J'ai envie de passer plein de temps avec elle. Comme pour rattraper le temps perdu, ces années où elle n'était plus vraiment ma mère. J'ai envie de la faire sourire. J'me sens comme investie d'une mission. Comme si ma tâche était de lui faire aimer la vie. J'ai envie d'être une bonne fille pour elle, et de la faire redevenir une bonne mère pour moi. J'ai envie qu'on retrouve cette complicité qu'on avait, qui me liait à elle si étroitement. J'ai besoin de retrouver ma Maman. De me fabriquer une multitude de souvenirs avec elle. Des beaux souvenirs.

J'appréhende ton départ. Je sais pas comment je vais "vivre" cette semaine seule. Comme je l'ai dit en riant tout à l'heure, "j'ai pris l'habitude". Mais ta présence l'a effacée. Je me suis habituée bien plus vite à ton retour qu'à ces nombreux jours sans Toi. Ca me semble tellement normal, évident que tu sois là, avec moi. Je n'ai même pas à m'y habituder. C'est logique que tu sois à mes côtés. Et c'est tellement le contraire, quand t'es pas là. J'ai peur, mais à la fois je suis curieuse. De voir comment j'vais me débrouiller. Comment j'vais m'occuper. Je pense que ça ira. Je vais bien m'en sortir. En journée. C'est toujours les soirs, quand je suis seule devant mon assiette, seule devant la télé, seule dans le lit, seule la nuit, puis au réveil, que... C'est ça qui me fait si mal au coeur...

Je ressasse. Vous avez été trop peu à être vraiment là. Je m'attendais à bien plus, de la part de certain. J'ai eu suffisamment de mal à en parler spontanément, alors si je l'ai fait, c'est que j'attendais quelque chose. Mais je n'ai pas eu beaucoup. Enfin, si, certainement le premier ou deuxième jour, quand c'était encore tout frais. Mais dix jours après, ça l'est encore. Et ça le sera sans doute pendant des semaines, voire des mois. Qu'est-ce que vous croyez? Je veux bien concevoir que c'est pas simple d'être à l'aise avec le sujet, de savoir même quoi dire. Je ne vous ai d'ailleurs jamais demandé de grands discours, de grandes phrases hautement philosophiques et réconfortantes. J'voulais juste votre présence. Un peu de votre présence, et surtout pas un truc à la comme-si-de-rien-n'était. Surtout pas ça. Ouais ce soir je l'ai mauvaise. Et quand on se sent seule comme je me sens seule à cet instant, ça n'arrange rien. 

Gally

18 Juillet 2011 - 27 Octobre 2012
T'étais trop jeune encore, petit bébé...
Je t'oublierai pas, je te promets.
Je t'aime. ♥

Je l'ai retrouvé il y a quelques minutes. Mort. Allongé, comme endormi finalement. Mais ses petits yeux étaient ouverts. Ailleurs. J'ai tout de suite compris. Même si ça me semblait impossible. Putain... Il allait bien. Il était parfaitement remis de son opération. Hier encore je le prenais en photo en train de faire des gros câlins à ses frères... Pourquoi? Qu'est-ce qui lui est arrivé si soudainement? Je comprends pas... Ca fait mal. C'était trop tôt bordel. Et puis fallait que ça arrive maintenant, quand Tu n'es pas là... Les dernières images de toi. Les plus belles, les plus douces. Tu me manques déjà. Comment on s'habitue à ne chercher que deux silhouettes dans une cage, au lieu de trois?  

J'ai hâte de clore ce putain de mois de merde, pourri jusqu'à la moelle. Et d'entamer celui qui sonne déjà un peu comme Décembre. Mon dieu, c'que je me sens seule. J'ai passé la journée à me goinfrer, c'est d'un pathétique... A cette minute, je hais ma vie, ce sordide acharnement. Je reprends ce qu' elle dit parce que finalement, c'est bien ce que je ressens: "M'a-t-on foutue sur un fil en attendant que je me casse la gueule ?"... A cette minute, je hais ce que je suis. Et la liste s'allonge, s'allonge... Est-ce que j'aurais bientôt droit à un peu de tranquillité, bordel? Est-ce à ce point trop demander?

 En rentrant chez moi, il y a quelques minutes, j'ai vu un truc Beau. Je marchais, tête baissée, et rapidement comme à mon habitude. Puis, j'ai relevé les yeux et soudain, au loin, entre deux bâtiments, j'ai vu ça. Le ciel était déjà sombre, et jouait avec un savant mélange de rose, violet et bleu. Et au beau milieu, derrière quelques nuages, la lune. Toute ronde, et jaune. J'ai regretté de ne pas me trimballer mon appareil chaque fois que je sors. C'était sublime. Je me suis presque arrêtée pour regarder le spectacle. 

 

Novembre.

 

Enfin, Novembre. Qu'est-ce que je suis contente d'entamer une nouvelle page, de ne plus avoir à descendre et voir en vitesse tous ces mots(-aux) pour aller écrire une mise à jour. C'est tout à fait débile, ce n'est pas une page blanche sur un blog qui est supposé me faire aller mieux. Mais pour le coup, ça me soulage, un peu.

C'est comme si j'étais redevenue une enfant. Que mes sentiments étaient exacerbés. Toujours dans l'excès, le trop, l'éxagéré, le déraisonnable. Comme si le contenant-même de ces sentiments était exposé au monde et à ses immondices. Comme si j'étais le réceptacle de toutes les peines, de toutes les douleurs. Je suis à fleur de sensation."

L'autre nuit, j'ai enfin fait ce rêve. Je m'étonnais presque de ne pas l'avoir fait plus tôt. Mon inconscient est habituellement bien assez sadique pour m'imposer ces cauchemars rapidement, et plusieurs fois. Mais voilà, ce rêve n'est arrivé que l'autre nuit. Elle était morte, elle avait réussi son coup, cette fois... Je la voyais et l'entendais me parler, m'expliquer. Ou peut-être n'était-ce qu'une lettre qu'elle avait laissé. Elle semblait tellement apaisée d'être partie. Et moi je crevais de douleur et de rancoeur. Elle était morte, elle avait réussi...

C'est dingue comme je ne suis moi que lorsqu'Il est là. Je retrouve ma force, mon envie de vivre et de rester debout. Je retrouve mon énergie, ma joie et mon sourire. Il me révèle, finalement. Sans Lui je ne suis pas moi. Je suis mon propre contraire. Quelqu'un d'éteint, de farouchement déprimé, vide. Il n'y a qu'en sa présence que je suis bien, que j'ai envie d'être bien. Quel intérêt d'être soi quand il nous manque une partie de nous-même? Il est tellement Tout. Et je suis tellement incomplète sans Lui.

C'est la période de toutes les douleurs. Ce soir c'est mon orteil qui me fait mal. Ce putain d'ongle incarné de merde. Il suffit que j'effleure quelque chose pour relancer cette salope de souffrance. Et bien sûr, quand j'essaye d'arranger ça, je finis par simplement me charcuter l'orteil un peu plus. Ca pissait le sang. J'ai l'impression d'avoir le coeur qui bat au bout de mon pied. Comme si je n'avais pas suffisamment à faire, entre mes dents, les céphalées, le dos en bouilli que j'me traîne... Putain. Mais qu'est-ce que ça fait, de n'avoir mal nulle part? Je ne sais même plus, à vrai dire. De se sentir juste légère, détendue... Et je ne sais même plus écrire, ça me pète les trompes bordel. Ca ne veut rien dire, tout ça. Mais qui est-ce que ça peut bien intéresser, sérieux, que j'saigne du gros orteil gauche? Moi, pathétique? Ben peut-être bien tiens. Vaudrait sans doute mieux que j'aille me coucher avant de commencer à m'foutre des pins dans la gueule.

Ca me manque d'écrire. D'écrire vraiment, avec des vrais mots, des jolis mots. Un peu de poésie. Quelque chose de vrai, de profond. Qui résonnerait dans mon coeur, qui sortirait de mes trippes. Un truc qui me ferait vibrer au son des touches de mon clavier. Quelque chose qui aurait du sens. Autre chose. Pas simplement le récit plat et sans intérêt de mes journées plates et sans intérêt. Quelque chose que je serais "fière" d'écrire. Mais je crois que je ne sais plus faire. J'ai les doigts cassés. / Je n'ai pas l'impression d'être quelqu'un d'important. J'aimerais bien compter pour certaines personnes. On me donne l'illusion, parfois. On vient vers moi, on me demande conseil, on me force presque à avaler l'histoire palpitante, en quémandant un avis, une opinion. Moi je fais toujours l'effort d'écouter, je prends toujours le temps pour les autres. Mais qui m'écoute vraiment? Et comment me faire croire que je compte, si l'on se fout de ce que je dis? Si mes phrases ne servent à rien. A croire que je suis juste le bureau des pleurs. Là pour lire, plaindre simplement l'autre, mais fermer ma gueule surtout. Et quand arrive mon tour d'être mal, ou d'avoir simplement envie de parler à quelqu'un... Qui? Qui est réellement là pour moi? A qui ai-je raison d'accorder de l'importance, finalement? Pourquoi est-ce que je ne suis pas quelqu'un qu'on apprécie? Je ne voudrais pas être "populaire", je déteste trop l'humain pour en avoir "à mes pieds". Mais je voudrais juste compter, un peu. Je me demande bien ce que j'ai fait, ce que je parais être, pour être appréciée si peu (à ma juste valeur)...

Je viens de regarder la 2, un reportage sur les femmes violées... "En France, une femme est violée toutes les huit minutes." Et c'est une statistique établie grâce au chiffre des femmes qui portent plainte. Mais une femme sur 10 seulement, porterait plainte... Putain, tous ces chiffres dégueulasses me donnent la nausée. J'avais les larmes aux yeux, en écoutant ces femmes, fortes ou brisées, cassées à l'intérieur, dans tous les cas. Comment on peut? Comment on peut faire ça à quelqu'un?

 

Décembre.

 

Dans dix-sept jours j'aurai 21 ans. Ca fait beaucoup, vingt et un... J'vais probablement mettre un certain temps avant de m'y habituer! Comme chaque année, finalement. C'est un peu comme le fait que mon cerveau soit resté bloqué en l'an 2000. Pour moi, les années 90, c'est y a dix ans maximum. Pas vingt. Le temps passe tellement vite, c'est de la folie. Et j'ai envie qu'il file, pourtant. Ce n'est pas du tout une envie inconsciente de rester si jeune. Au contraire, j'ai envie de "grandir", de vieillir. D'avoir un visage de femme, un peu marqué. Plus ce visage bien lisse de gamine. Bref. Je sais plus ce que j'voulais dire. 

Je suis tellement atteinte de la cervelle niveau arachnophobie que: - Dans la douche, je saisis mes bouteilles de gel-douche/shampoing du bout des doigts pour les inspecter sous tous les angles avant de les empoigner vraiment. (traumatisme: araignée repérée un jour dans le coin du mur de la salle de bain, juste au-dessus de mes flacons) - En sortant de la douche, même scénario avec la serviette de bain. (traumatisme: pince-oreille repéré un jour sur ma serviette) - Je finis de chier/pisser, j'inspecte l'intérieur du rouleau de PQ avant d'y glisser mes doigts. (traumatisme inexistant, simple précaution de paranoïaque) - Je ne peux plus me rendre dans notre cellier (traumatisme: araignée repérée à l'entrée de notre box) - J'inspecte souvent l'intérieur de mes chaussures avant de les enfiler. (traumatisme: araignée repérée dans une chaussure, un été) - Je scrute chaque cm² de mon lit avant de me coucher le soir (traumatisme: mon frère s'est réveillé avec un engin de la taille d'une mygale, un matin du même été). Voilà tout ce qui me vient, présentement. Si jamais un autre détail de malade mentale me revient, je vous en ferai part!

Il a (re)neigé cette nuit. Je suis allée à pieds à l'hôpital, la neige craquait sous mes pieds, c'était délectable. J'ai manqué de tomber quelques fois, le bitume était complètement gelé. Mais c'était bien. Le froid qui te glace les os, et le soleil qui te cogne un peu dans le dos. C'est une association sympathique! Je vais bien, tout va bien, youpla boom. J'ai envie de faire des sablés. Ca rappelle Noël, ça aussi. Les sablés...! Toute mon enfance. J'ai déjà du raconter ça l'année dernière mais j'y avais droit à chacun de mes anniversaires. C'est tant de souvenirs! D'après-midi à confectionner la pâte, avec ma mère. A l'étaler sur la table de la cuisine, et y enfoncer des emporte-pièces. Des formes d'étoiles, de coeurs, de croissants de lune... Faut qu'on en fasse. 

Qu'en penser? Est-ce que c'était vraiment ça? Ca me semble tellement évident, putain de bordel de merde... Déjà? Elle n'aura tenu que ça? Si peu de temps? J'arrive pas à y croire. Je veux pas y croire! J'ai plus envie de vivre ça, maintenant, stop! Je veux pas que ça recommence. Je veux oublier mes colères, ma rancune. Que jamais elles ne reviennent meurtrir mon quotidien. Pourquoi est-ce qu'elle n'est pas encore capable de tenir? Après tout ce qu'elle m'avait dit... Et jeudi prochain, ma journée, quand elle viendra, sera-t-elle seulement bien? Fera-t-elle seulement l'effort pour moi? Est-ce que ça recommence, vraiment...? 

J'ai envie d'me coucher, et de dormir jusqu'à ton retour. J'me sens tellement merdique, dès que t'es pas là. Comme si j'étais pas capable de quoi que ce soit... La vie sans toi, je sais pas faire.

Je vais bien. Je prends de plus en plus soin de moi. Je passe un peu plus de temps à me maquiller. Je n'utilise toujours rien de plus que du eye-liner, un peu de crayon et du mascara. Mais je m'applique, je prends mon temps, j'essaye d'atteindre vraiment une bonne symétrie. Puis si, je me mets au rouge à lèvre. Je trouve que ça me va bien. Et certains me "vieillissent" un peu, donc c'est parfait. Disons que ça fait fatalement plus "femme". J'ai envie d'être belle, de me trouver au moins "bien". De le surprendre, aussi. Je sais qu'il s'en moque un peu, qu'il m'Aime tout autant (voire plus?) au naturel. Mais c'est tellement pas mon avis que j'ai envie de lui montrer. J'ai envie de féminité. De robes, de jolis collants et de talons. C'est peut-être moi que j'ai envie de surprendre, finalement. Me prouver que j'peux faire ça, être comme ça. Certainement pas "comme les autres". Ca, jamais. Mais être femme à ma façon.

Je vais bien. J'ai plus envie de penser à ce qui pourrait mal se passer. J'ai envie de profiter. De mon impatience, de cette douce sensation qui enveloppe tout mon être. On verra. Je ne peux de toute manière rien prédire, rien deviner à l'avance. Alors à quoi bon angoisser? Moi j'veux sourire. J'veux penser à mes sablés, à mon menu de jeudi. A ma tenue pour ce jour-là. J'veux sourire.

Tant de choses à dire! Je suis heureuse. J'ai reçu une multitude de petits mots, textos, appels. Plein d'attentions, de gentillesses. Une lettre, même, ♥. Puis des cadeaux, encore des cadeaux... Je n'sais même plus où donner de la tête, où ranger toutes ces nouveautés! C'est trop, tellement trop pour moi toute seule! Je n'sais pas quoi dire de plus, finalement. Parce que rien ne saura être à la hauteur de tout ce que j'ai reçu. Puis Toi... Tu es fou. Merci. Merci à tout le monde. Hé. Au fait. J'ai vingt et un ans.

Et mon père qui m'annonce que Sylvie l'a quitté... Je suis complètement choquée. Après huit ans, comme ça... C'est juste pas pensable, pas possible! J'espère que ce n'est qu'une passade. J'ai peur. Qu'il ne le supporte pas. De le revoir comme avant, comme quand mes parents ont divorcé. Et je sais que je pourrais pas. Pas encore, pas une nouvelle fois... Malgré tout ça, je crois que ça va. Je suis un peu déboussolée, si y a bien un truc auquel je pouvais pas m'attendre, c'était bien ça. Mais ça va.

"Comme la dernière fois, il se shoot et il dort"... Voilà. Tout simplement. Joie. Quand ce n'est pas l'un, c'est l'autre. Quand on a pas spécialement à s'inquiéter pour sa mère, on s'inquiète de nouveau pour son père... J'ai plus envie, bordel de merde. Plus envie de ne penser qu'à ça, plus envie d'être rongée pour et par quelque chose qui ne me concerne pas directement. Je suis fatiguée de m'en faire, d'avoir peur constamment. D'avoir peur de recevoir un appel, un sms me disant je n'sais trop quoi. Qu'il s'est passé quelque chose. Je peux pas.

Mon père est à l'hôpital.

Je sais pas. Où il est à cette heure-ci. Si il est rentré, dans quel état il est. Je sais pas ce qu'on fait ce soir. Si on y va, si on passe une mauvaise soirée avec un père à moitié drogué et dépressif. Si on reste là, si on passe une mauvaise soirée à se demander comment il va et ce qu'il fait. Ca devait être une tendre soirée en Amoureux... Ce sera dans tous les cas un moment dégueulasse et tendu... Je sais pas ce que je dois faire, ce que je peux faire. Je le connais trop bien, je sais que rien ne l'aiderait pour le moment. Je sais qu'il a juste envie de se gaver de médicaments, de dormir histoire de ne pas ressentir, histoire d'échapper à sa propre vie. Je sais qu'elle était toute sa vie, et qu'il doit se sentir comme une sous-merde. Je sais qu'il doit remettre toute son existence en cause. Putain de merde. Je peux pas encore vivre ça. Cette peur constante. Je peux plus supporter. Je suis debout comme je peux, mais merde. J'ai des limites.